[MUSIQUE]
Présentateur : Bonjour et bienvenue au balado Une vaste expérience, un balado TDAM Talks. Dans cet épisode de la table ronde sur les actions du quatrième trimestre, notre équipe de gestion de portefeuille composée de Jose Alancherry, Damian Fernandes et Vitali Mossounov discutent des événements clés, des tendances et des surprises qui ont façonné le marché boursier au dernier trimestre. Qu’on parle des grands titres consacrés au marché ou des performances sectorielles, on est là pour vous donner les informations les plus importantes. C’est parti!
Jose : Bonjour tout le monde. Merci d’être des nôtres. On est ici pour la table ronde sur le marché boursier du quatrième trimestre. Je suis avec Damian, qui est un invité régulier. Mais on a un invité spécial cette fois-ci. Vitali. Je vous connais. Damian vous connaît. Mais pourriez-vous vous présenter?
Vitali : Merci de me recevoir comme invité spécial de l’émission, Jose. Oui.
Jose : Vous êtes spécial.
Vitali : Fantastique, merci. Je suis cochef de l’équipe de recherche sur les actions à Gestion de Placements TD, notre groupe des actions cotées en bourse. Votre auditoire semble très bien connaître Damian. Mais pour soutenir ces gestionnaires de portefeuille, on a une équipe d’une vingtaine d’excellents analystes qui font tout le travail, qui font des recherches sur les entreprises , rencontrent les équipes de direction, font des notes de recherche et travaillent comme partenaires des gestionnaires pour vous donner le rendement auquel vous êtes habitués.
Jose : Le cerveau de l’opération, pas vrai, Damian?
Damian : Il faut tout un village pour fournir ce type de surperformance.
Jose : Tout à fait. On va parler de beaucoup de choses. Le trimestre a été mouvementé en général, avec en tête, bien sûr, permettez-moi d’en parler tout de suite, les élections américaines. On a eu le temps de les digérer. Ça fait deux semaines. Damian, vous étiez un de nos principaux gestionnaires de portefeuille aux États-Unis. Quelles sont vos observations? Quelles sont vos conclusions?
Damian : Ce que je retiens, c’est la fin de l’incertitude. C’est sûr que le pronostic initial est : mon Dieu, Donald Trump a été élu! Mais quand je dis incertitude, c’est que, depuis quelques mois, on a de l’activité sur les marchés de capitaux, des entreprises qui veulent s’introduire en bourse. Cette activité a été arrêtée parce que les gens attendaient cette élection avec impatience.
Jose : Personne ne savait, en fait.
Damian : Oui, exactement. Et le fait est que l’élection est passée. Et, en fait, si on analyse qui a perdu dans cette élection, bien sûr, le Parti démocrate a perdu , mais ce sont les médias. Et ce que je veux dire par là, c’est qu’il faut se rappeler les récits qui ont été diffusés avant l’élection. Les gens parlaient d’une élection très contestée. On ne saura pas qui a gagné avant la fin de l’année. Ce sera une course très serrée.
Et, en fait, c’est le contraire, il ne s’agit pas de défendre le gagnant. Je dis simplement que le président élu, Trump, a gagné le vote populaire haut la main. Personne n’avait prévu ça… il a gagné le vote populaire, le Congrès et les Républicains ont renversé le Sénat. Alors, on a maintenant un gouvernement unifié. Et ça, que des changements politiques soient à venir ou non, signifie que les entreprises, les PDG ont une certaine clarté pour l’avenir. L’administration actuelle offre un climat favorable aux entreprises. Mais ils peuvent aller de l’avant.
Et je pense que le simple fait d’enlever… J’aime dire ça. Ça n’avait pas d’importance… je pensais que les élections seraient une clarification. Parce que l’on disait que les investisseurs étaient… on le voyait, n’est-ce pas? Vous avez vu l’enthousiasme des marchés après les élections. Et je pense que c’est le plus grand enseignement que je tire de l’élection, c’est qu’il faut aller de l’avant et se concentrer sur ce qui détermine l’évaluation, la croissance des flux de trésorerie, les revenus, et ne pas parler de la prochaine… je ne sais pas…
Jose : Une politique folle qui fait un tollé, non? Il faut revenir à l’essentiel et aux fondamentaux. Vitali, quelles sont vos observations? Avez-vous…
Vitali : Oui. Je voudrais me ranger dans le camp optimiste de Damian. L’incertitude est terminée, et on n’aura plus à parler de quoi que ce soit à ce sujet. Malheureusement, on en a encore pour au moins quatre ans. Mais, Damian soulève un point intéressant. Et vous m’avez demandé ce que je fais dans la vie, n’est-ce pas? J’espère que ma réponse était satisfaisante.
Mais c’est important, pour en revenir à l’analyste et à ce que fait l’équipe, il y a une bonne idée selon laquelle on a tendance, les investisseurs du marché, à surestimer l’impact des changements politiques à court terme et à sous-estimer l’impact des changements socio-technologiques à long terme. Je pense qu’on adore quand le reste du marché détourne son attention et que chaque jour, il ne s’intéresse qu’à Trump, qu’aux tarifs douaniers, qu’à la frontière, peu importe de quoi il s’agit.
Parce que ce n’est pas ce qu’on fait. On s’intéresse à ces choses. On est analytiques. On est compétents. Mais on passe notre temps à trouver des flux de trésorerie futurs sous-estimés, à prêter attention aux changements technologiques, à faire des recherches approfondies avec l’étendue et la profondeur dont on dispose en tant qu’analystes. J’aime bien ce genre de spectacle parce qu’il nous permet de briller. On a un processus, on le suit rigoureusement et on ne se laisse pas distraire.
Jose : Cette myopie est alors, d’une certaine manière, une opportunité.
Vitali : Tout à fait. Et je pense à ce qui s’est passé depuis l’élection. Les gens sont tellement concentrés sur la question des tarifs douaniers. Si c’est si important, pourquoi est-ce que le TSX atteint de nouveaux sommets?
Damian : Ce qu’on voit, c’est que l’activité sur les marchés boursiers mondiaux s’est améliorée après les élections parce que les gens ont de la certitude. Et je pense que je vais ajouter une chose à ça, car on a parlé des résultats de l’élection. L’un des programmes de la campagne précédente de Trump était la déréglementation. Les coûts de la déréglementation sont supportés par toutes les entreprises, mais ils sont supportés de manière disproportionnée par les PME, parce qu’elles doivent avoir le même nombre de personnes responsables de la conformité. Elles doivent remplir tous les formulaires.
Alors, si on a un certain recul de l’emprise réglementaire, on verra probablement que tout le monde en profitera, mais l’avantage sera plus important pour les entreprises à moyenne capitalisation, pas les sociétés à mégacapitalisation. Ça représentera une part plus importante de ce qu’elles dépensent dans ce domaine. C’est alors une chose à laquelle on pense, en termes de changement qui pourrait être plus rapide.
Le delta et le flux de trésorerie disponibles vont alors augmenter. Mais l’incrément, le deuxième dérivé, pourrait être plus rapide dans les entreprises autres que des sociétés à mégacapitalisation.
Jose : Oui. Les sociétés à mégacapitalisation, du fait de leur taille, peuvent absorber une grande partie de ces coûts. Et quand ces coûts diminuent, elles n’en profitent pas autant que les plus petites sociétés. Et pour continuer sur cette lancée, les marchés se sont en quelque sorte déchirés sur la base de cette thèse. Est-ce que ça a pris le plus d’importance? Qu’est-ce que les fondamentaux vous disent à tous les deux, en termes d’analyse de la situation depuis l’élection?
Vitali : Bon. Les marchés se sont déchirés non pas depuis un mois, non pas depuis deux. Alors, je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette expression, car… on était dans une fourchette de négociation de 3 600 en octobre 2022. Il faut voir la réalité. On est en novembre 2024, non?
Jose : Ça fait un moment que ça dure. On le sait.
Vitali : Oui. Et on sait tous que les marchés sont des machines tournées vers l’avenir. Je ne voudrais pas que cette conversation se transforme en une discussion sur l’anticipation exacte des marchés et que ceux qui nous écoutent se disent que Vitali et Damian sont plus optimistes. Ils prennent des risques. Parce qu’en réalité, et vous le savez, la participation au marché est plus importante que l’anticipation.. Et je pense, corrigez-moi si je me trompe, que si on manque les 10 meilleurs jours du marché…
Jose : Oui, c’est vrai.
Vitali : on manque la moitié des rendements, non? Vous regardez alors ce qui se passe et, bien sûr, vous prêtez attention à tous les signaux reçus. Mais la réalité, c’est qu’il y a beaucoup de thèmes très intéressants dans l’économie en général, qui sont liés à l’économie, mais qui sont aussi liés à des domaines beaucoup plus vastes…
Jose : Un contexte plus large, plus vaste.
Vitali : de plus grandes tendances qu’il est intéressant d’exploiter. Alors, je voulais revenir un peu en arrière.
Damian : Oui. Sur les marchés, notre philosophie est de rester calme et de continuer à capitaliser. On ne cesse de le dire et de le répéter. C’est presque une religion pour nous, c’est notre credo. Ce que je veux dire par là, c’est que la raison pour laquelle on est optimistes en ce moment, c’est que les conditions sous-jacentes sont favorables. La croissance économique devrait s’accélérer. Les élections ont éliminé l’incertitude. Il suffit de regarder les niveaux d’activité. On regarde les nouvelles commandes et la façon dont elles augmentent. Tous ces éléments sont en faveur d’une augmentation de l’activité économique.
À l’heure actuelle, l’inflation continue d’aller dans le sens des banques centrales du monde entier, ce qui permet de poursuivre leur campagne de réduction des taux. Historiquement, si on réduit les taux et qu’on n’entre pas en récession, c’est une bonne chose pour les marchés. C’est exactement ce qui se passe en ce moment. Et, comme le dit Vitali, les tendances séculaires ne concernent pas seulement les Sept Magnifiques ou les actions à grande capitalisation, on observe une certaine homogénéité. Il n’y a plus de mauvaise répartition sur le marché. On voit le titre médian s’améliorer et faire de nouveaux…
Alors, jusqu’à ce que ces conditions changent, on va continué d’être optimistes. Je ne sais pas si ce sera… on a 21 fois le ratio cours/bénéfice par rapport au bénéfice de l’année prochaine. Je ne sais pas si on peut aller… Je ne veux pas juste dire, c’est au-dessus de la moyenne, alors, on devrait vendre…
Jose : Oui, on a toujours été contre cette tactique, parce qu’elle est très rétrograde, dans un certain sens. Oui.
Damian : Observons jusqu’à ce que les conditions changent. Voyons si l’inflation refait surface. Voyons si les bénéfices commencent à se détériorer. Voyons si les tarifs douaniers de Trump ont un impact sur les marges. Et on prendra des décisions. Mais croire qu’on possède le convecteur temporel de Retour vers le futur et qu’on peut anticiper et déterminer avec précision le moment où le marché va… ce n’est pas notre façon de travailler.
Vitali : C’est très bien. La diversité est importante. Parce que pendant un certain temps, au cours de ce marché haussier de deux ans…
Jose : [INAUDIBLE] les actions.
Vitali : C’était difficile parce qu’on essayait de choisir des actions, et il y avait très peu de choix.
Jose : Vos analystes avaient du mal avec ça, non?
Vitali : C’est compliqué, pas vrai? C’est toujours compliqué. Mais aujourd’hui, quand on regarde ce chiffre, 21 fois le ratio cours/bénéfice… On commence à observer toutes ces petites entreprises qui, espérons-le, bénéficient de la déréglementation, peuvent créer des emplois et relancer l’activité économique qui, espérons-le, commence à être stimulée. Ça crée beaucoup d’occasions d’investissement. C’est le rêve d’un sélectionneur d’actions, et c’est là qu’on se distingue.
Jose : Ils sont prêts à chasser.
Vitali : Ils sont prêts à chasser. C’est d’ailleurs l’un de nos cinq principes de recherche, la chasse aux idées, oui. Vous avez tout à fait raison.
Jose : C’est l’état d’esprit des sélectionneurs d’actions dans ce sens. Et pour conclure la discussion, une chose que j’ai trouvée très intéressante, c’est que les marchés où l’argent était en jeu, les marchés de prédiction, ont eu raison. Mais les sondages se sont trompés. Est-ce la fin des sondages? Ou est-on en train d’envisager un voie où les marchés de prédiction sont un bon indicateur de l’évolution des événements politiques…
Vitali : Quelqu’un va être tout à fait d’accord avec ça.
Damian : Oui. En fait, je pense qu’il y a un contenu informationnel très fort au sein du peuple. Il existe beaucoup de preuves académiques à ce sujet. Lorsque les gens mettent de l’argent en jeu, la prise de décision est claire. Et les marchés de prédiction, je sais qu’il y a des biais, comme les énormes paris. Mais même après ça, ils se sont normalisés. Et pour la plupart, ils ont prédit la victoire du républicain Trump de façon cohérente tout du long.
Et ça s’est avéré beaucoup plus précis que les sondages, qui allaient dans tous les sens. Je pense que les sondages sont victimes d’un biais d’échantillonnage. Je ne suis même plus sûr de la manière dont les sondages sont réalisés. On appelle les gens?
Jose : Il semble qu’ils ont appelé les mauvaises personnes pendant huit années consécutives.
Vitali : Économique…
Jose : Oui, oui.
Damian : Exactement. Je pense aussi, c’est mon avis personnel, et il y a eu quelques articles sur ce sujet si vous voulez vraiment approfondir la question. Si vous passez de l’appel à la visite…
Jose : Que vont penser les voisins?
Damian : Oui, que vont penser les voisins? C’est ce genre de choses. Que vont penser les voisins? Ou même si vous changez le format, si vous passez d’un sondage en ligne à un sondage en personne, les gens sont plus mauvais en ligne. Avez-vous déjà regardé les commentaires dans ces flux? Les gens répondent… je ne sais pas si c’est parce qu’on ne peut pas voir les gens en ligne. Mais si vous répondez à des sondages en ligne, vous ne le faites pas bien. Vous avez beaucoup plus de préjugés négatifs. Et donc c’est juste une fonction… donc de toute façon…
Jose : L’anonymat.
Damian : C’est l’anonymat, n’est-ce pas? Je pense que les marchés de paris sont beaucoup plus prédictifs et ont un contenu informatif beaucoup plus important que les sondages traditionnels. Parce que je pense que c’est presque une époque révolue à cause des biais institutionnels dans les sondages traditionnels.
Jose : Étrangement , on pourrait avoir beaucoup de certitudes pour les élections à venir si on adopte cette tactique. Alors on garde cette idée en tête. Maintenant, passons à autre chose… Vitali, vous êtes un invité spécial ici. Vous serez un invité récurrent. Mais je vais vous poser une petite question. Que s’est-il passé le 30 novembre 2022?
Vitali : Le 30 novembre 2022?
Jose : Oui.
Vitali : Rien ne me vient à l’esprit. Dites-moi.
Jose : ChatGPT est arrivé!
Vitali : Ce jour-là exactement.
Jose : Ce jour-là, il y a deux ans.
Vitali : OK. Bien, bien, bien.
Jose : On est à 9 jours de l’anniversaire des deux ans de cette révolution de l’IA, quel que soit le nom qu’on lui donne. Vous avez dit un jour que c’était comme un mariage de fait.
Vitali : Oui. Vous êtes coincé.
Jose : Vous êtes coincé. Oui. Deux ans plus tard, que pensez-vous? Quel est votre avis? Où en sommes-nous? Où allons-nous?
Vitali : Je pense qu’après deux ans, on peut tirer des conclusions assez fermes. Désolé de le dire, les gens continuent à dire que ce n’est pas encore tranché, mais je regarde la façon dont cette technologie est adoptée. Et vraiment, décomposons les choses.
Tout ce qu’elle fait, c’est prendre d’énormes quantités de données, tout ce que ces modèles analysent, c’est tout ce qui a été publié sur Internet, donc d’énormes pétaoctets, téraoctets de données et ils trouvent des mécanismes prédictifs pour savoir ce que devrait être le mot suivant dans ces modèles paramétriques massifs qui nécessitent d’énormes grappes de dizaines de milliers de GPU ou simplement ces machines brutes qui ne cessent de s’étendre et sont de plus en plus performantes en matière de prédiction.
Deux ans plus tard, les cas d’utilisation que nous voyons, le codage est très important. La divulgation varie d’une entreprise à l’autre, mais on peut dire que 20, 30 ou 40 % du code de base d’une grande entreprise peut désormais être écrit par ces machines qui assistent les développeurs. Mais, bien sûr, avec les solutions technologiques, on a vu, des entreprises publiques être affectées par ce phénomène, des outils de résolution de problèmes qui aident les étudiants universitaires. Chegg, oui. C’est vous qui l’avez dit, pas moi. Je ne voulais pas dire le nom. Mais on a vu cette entreprise, à sa dernière conférence téléphonique, déclarer que les étudiants ne se tournaient plus vers eux parce qu’ils se tournaient vers ChatGPT et d’autres grands modèles de langage pour trouver des solutions.
Je pense donc que ce phénomène est bien réel. Du point de vue du consommateur, il y a l’attente d’une application incroyable. Je pense qu’elle apparaîtra dans le domaine des géants. Pour nous, il s’agira d’outils de productivité, qui nous permettront de trouver un rendez-vous, de réserver, de poser une question sur un élément particulier d’information ou de données que nous avons dans notre boîte de réception. Quoi qu’il en soit, je pense que nous sous-estimons l’impact de ces outils de productivité.
Je pense que dans les entreprises qui commencent à comprendre que ce phénomène est réel, il y a beaucoup de preuves de concepts, de sociétés de services informatiques qui le font. Nous voyons les signes positifs d’entreprises comme Salesforce et les opérateurs historiques de l’espace logiciel qui mettent en avant leur produit. En ce moment, le mot d’ordre est « agents ». Ils proposent des agents qui peuvent…
Jose : Des agents d’intelligence artificielle.
Vitali : des agents qui peuvent peut-être faire certaines des choses les plus… ils ont toutes les données, n’est-ce pas?
Jose : C’est plus humain, bizarrement.
Vitali : En effet. Ils commencent à augmenter et à compléter l’activité humaine. Donc, deux ans après, c’est toujours là et ça continuera. Je pense que cette relation va se transformer en un long, très long mariage. Il y aura des hauts et des bas, comme dans toute relation. Mais je pense que ça continuera longtemps. Comme tout bon mariage, ça va coûter beaucoup d’argent. Nous le voyons rien qu’avec les résultats de NVIDIA.
Jose : Et ce, même avant les enfants.
Vitali : Même avant les enfants. C’est vrai. Eh bien, je pense que… merci d’avoir complété l’analogie. Parce que je pense que nous aurons de très bons enfants issus de cette relation, et nous les aurons du côté du consommateur et du côté de l’entreprise. Et je suis assez optimiste sur le fait qu’en 2025, nous serons ici dans un an, nous pourrons dire que nous avons désormais une application géniale qui a rendu les employés plus productifs ou qui nous a facilité la vie et pour laquelle on est prêts à payer un peu plus.
Jose : Qu’en est-il à ce niveau? Est-ce que les entreprises prennent leur temps pour adopter les lois, les réglementations?
Vitali : Il y a beaucoup de conformité. Il y a beaucoup de questions juridiques. Il y a la compréhension de … vraiment, c’est un nouveau paradigme technologique. Je déteste utiliser le mot paradigme, mais il faut comprendre ce que font ces modèles, ces parties, avec les données que votre entreprise peut leur communiquer.
Jose : C’est exact.
Vitali : C’est vrai? Tout ça prend du temps. Pour les responsables informatiques, ce sont de véritables casse-tête. Mais en même temps, je pense que tout le monde regarde ça maintenant et se dit : je ne peux pas rater ce train.
Jose : Je ne peux pas rater ce bateau.
Vitali : Non, ce n’est pas possible de manquer ça. Et ça va prendre du temps. Tout commence par des preuves de concept …avec un million de dollars. On a un budget de 2 millions de dollars pour un département particulier afin de promouvoir une application potentielle. Les centres d’appels clients sont un exemple très simple pour lequel on n’en est qu’aux balbutiements et ça prolifère dans les grandes entreprises. Vous avez des questions très difficiles que certains clients aiment poser. Par exemple, pouvez-vous m’expliquer cette partie de votre politique?
Nous avons tous fait l’expérience d’être mis en attente par le collaborateur pendant 10 minutes. Ils ont besoin de parler à un responsable, etc. Tout ça est en train de disparaître. Parce que dès maintenant, vous allez… dès maintenant. Ça se passe déjà, littéralement. Mais plus tard, ce sera partout, on aura ce copilote juste là avec le collaborateur du service client, qui reconnaîtra ce que la requête a l’intention de résoudre et sera en mesure de fournir cette information immédiatement.
C’est des gains de productivité considérables. C’est des heures et des heures… et les employés peuvent devenir plus efficaces. Votre base d’employés peut diminuer à long terme. Toutes les entreprises sont intéressées par une marge plus élevée.
Jose : Ça permet aussi aux employés de réfléchir et d’être plus productifs. Damian, du point de vue du portefeuille, du point de vue global, que pensez-vous de l’IA deux ans plus tard?
Damian : En quoi notre équipe est-elle très douée? Si l’on résume… et je suis toujours… Vitali est le co-responsable de la recherche , donc lui et Michael Brown dirigent nos efforts de recherche. Je suis toujours à leur écoute sur ces deux points. Il s’agit de l’imagination et de la gestion des risques. La gestion des risques, et peut-être ChatGPT à nouveau, mais la partie imagination, n’est-ce pas? Je pense que ChatGPT ressemble à l’iPhone. Et, Vitali, l’iPhone de 2007?
Vitali : Oui.
Damian : Oui, 2007. Pensez au premier iPhone. Quand vous avez tenu un iPhone pour la première fois, avant l’iPhone, on avait notre propre entreprise canadienne à l’époque, BlackBerry tout le monde avait un BlackBerry. Les gens se disaient, mais j’ai besoin… de BBM. BlackBerry Messenger pour… Je vous donne une idée de mon âge, là. À l’époque, on disait qu’on avait besoin de BBM pour communiquer et écrire des courriels.
Et Steve Jobs est arrivé. Il s’est dit que les gens ne voulaient pas juste taper des courriels sur leur téléphone. Ils voulaient que leur téléphone soit une porte vers le monde, ils voulaient accéder à Internet et regardez toutes les applications qui ont été créées! Et maintenant… 2007, 2024, ça ne fait que 17 ans. Pensez au changement transformationnel que votre smartphone dans votre poche a apporté à votre vie.
Et pourquoi est-ce que j’utilise cette référence? Parce que je pense que nous en sommes aux premiers stades de l’IA générative. Et qu’il s’agisse de ChatGPT ou de Perplexity ou d’un cas d’utilisation, on ne sait pas encore qui gagnera. Mais il est impossible d’imaginer les cas d’utilisation dans 5, 10 ou 15 ans. Parce que dans nos vies et nos expériences personnelles, je vois beaucoup plus d’utilisation de GPT.
J’utilise ChatGPT pour m’aider dans mes recherches ou pour m’aider à écrire. Je l’utilise un peu comme un assistant numérique. Je suis peut-être considéré comme un précurseur. Mais dans quelques années, tout le monde le fera.
Jose : Tout le monde, oui.
Damian : Et comme Vitali le dit, on sera plus productif. Mais aujourd’hui, il faut encore de l’imagination pour penser à ce qui sera possible.
Jose : Sur cette lancée, Vitali, nous avons discuté d’un cadre de travail intéressant lié à Carlota Perez et sa pensée. Pour nos auditeurs, il s’agit de l’inquiétude qu’on peut avoir par rapport à une bulle x, y, z, chaque fois qu’il y a une révolution technologique, les gens manquent parfois les occasions de la technologie. Pouvez-vous nous présenter le cadre de travail de Carlota Perez et nous expliquer en quoi cette fois-ci c’est légèrement différent? Et peut-être que ce n’est même pas une question d’IA, c’est une question de nuage, comme vous le dites depuis un certain temps.
Vitali : C’est vrai. Combien de temps avons-nous pour en parler? Il s’agit d’un cadre fabuleux qu’une universitaire vénézuélienne, Carlota Perez, a présenté en 2000. Ce qui était différent chez elle… c’est que tout le monde avait depuis des siècles depuis le livre de Mackay dans les années 1830, étudié les bulles et l’histoire des bulles, la bulle des mers du Sud et tant d’autres. C’est très intéressant. Je pense que nous avons tous lu ces livres et que nous en avons beaucoup appris.
Mais elle a adopté un point de vue très spécifique pour étudier les bulles de marché dans le contexte des révolutions technologiques. Il faut faire correspondre les deux. Parlons des bulles qui se forment autour d’une nouvelle technologie. C’est beaucoup moins fréquent. Parce que la spéculation foncière en Floride, par exemple…
Damian : Donc des bulles autour de la spéculation ou dans…
Vitali : On exclut tout ça, car il ne s’agit pas de technologie. Exactement.
Damian : Ce ne sont pas des technologies ou quoi que ce soit d’autre. Oui.
Vitali : L’immobilier en Floride et [INAUDIBLE]. Et ce qu’elle a découvert, c’est que, bien sûr, une bulle est une bulle. Mais ce qu’elle a découvert, c’est que la première phase est ce qu’on appelle l’éruption. C’est le moment où cette technologie fait son entrée sur la scène, mais elle n’est réellement disponible et diffusée qu’auprès des personnes qui la connaissent. C’est ce qui s’est passé avec les grands modèles de langage en 2020, 2021, 2022, avant le 30 novembre. Finalement, quelques capitalistes, se faufilent dans l’équation, le capital-risque. Il y a des gens qui parlent. Et ils se rendent compte…
Jose : Ils ont vent de l’opportunité.
Vitali : Ils ont vent de l’opportunité. Il y a quelque chose. Et pendant une période de cinq à sept ans en général, il y a une sorte de frénésie autour de ça, les capitalistes rêvent. Les capitalistes viennent. Les banquiers viennent vous voir et vous disent : « voici le TAM ». Nous allons construire l’avenir, vous devez lever des fonds. Et on prendra une commission de 6 %. Le marché ne cesse de croître. Et tout le monde… bien sûr, nous savons comment ces choses prennent forme. Nous imaginons des TAM qui, un jour, grâce à ces technologies, seront validés…
Jose : Pour nos auditeurs, le TAM, c’est
Vitali : la taille du marché exploitable qui un jour…
Damian : La taille que l’on peut atteindre.
Vitali : La taille que l’on peut atteindre, donc un jour, les technologies les valident, souvent, a-t-elle constaté. Mais au cours de la période initiale de cinq à sept ans, il y a un emballement incroyable. C’est ce qui s’est passé en 2000 avec l’internet.
Jose : Pensez-vous que nous sommes dans la deuxième année de cet emballement puisque ça a commencé il y a deux ans [INAUDIBLE]?
Vitali : L’important, c’est de savoir si nous sommes vraiment dans une situation d’emballement. Car je pense que le discours commun, est que nous sommes dans cette période d’emballement. Je veux donc y participer la première année. Mais, je veux m’en aller si c’est l’année…
Jose : La quatrième année.
Vitali : la quatrième. Oui, exactement. D’où la question de l’évaluation. Mais ce que je pense, c’est que, et ça revient à ce que vous disiez, Damian, avec l’analogie de l’iPhone, moi, je fais référence au nuage. Et la révolution technologique du nuage qui doit remonter à l’informatique décentralisée avec AWS, nous la situerons autour de 2005, il y a 20 ans, pour faire simple.
Jose : Quand AWS arrive. Mais 2013, c’est vraiment quand…
Vitali : C’est en 2013 que ça décolle. Mais il faut compter 10 à 20 ans. Ce qui s’est passé, c’est que les entreprises ont modernisé leur architecture informatique, leur pile de données, générant d’énormes quantités de données… 100 fois plus qu’il y a 10 ans et les ont placé dans des référentiels centraux facilement accessibles par les outils les plus avancés. Et nous avons vu auparavant, nous parlons maintenant de CapEx, mais on a déjà vu plus de 100 milliards de CapEx déployés par les fournisseurs à très grande échelle. Ils dépensaient déjà beaucoup, n’est-ce pas?
Et maintenant, je pense qu’il s’agit peut-être de la frénésie.
Mais si c’était en fait… Après la frénésie, pour compléter, il y a généralement une bulle. Mais après la bulle, il y a l’âge d’or de cette technologie. Et cet âge d’or, c’est lorsque les ingénieurs et les architectes ont eu la chance de comprendre tous ces millions de détails qui sont vraiment nécessaires à l’adoption complète de cette technologie. Parce que… et c’était quand?
C’était à la fin des années 90, je crois. Larry Ellison, avec Oracle, a présenté ce qui s’appelait, je crois, un Net Computer ou quelque chose comme ça. Mais c’était un Chromebook 20 ans plus tard. Le problème, c’est que le matériel n’était pas prêt pour le grand public, les écrans tactiles, etc.…
[LES VOIX SE MÉLANGENT]
La connectivité à haut débit. Et, bien sûr, l’internet n’avait pas été développé. Il n’y a pas eu d’utilisation de ce type d’idée visionnaire avant une ou deux décennies. Mais quand vous arrivez à l’âge d’or…
Jose : Et vous exploitez vraiment…
Vitali : On introduit cette technologie, et on a une période de 10 à 15 ans de développement de la technologie au cours des 10 dernières années, ça va dépasser toutes les estimations du marché adressable que l’on avait pu faire. Et c’est…
Jose : Parce que vous ne pouviez même pas l’imaginer, n’est-ce pas?
Vitali : Oui. Comme les gens ont probablement dit, en 2011, qu’ils n’achèteraient pas d’actions Apple. Et elles ont quadruplé depuis. Donc, pour aller droit au but, je pense qu’en fait, l’investissement dans le cloud a été une sorte de frénésie qui a culminé dans la bulle de 2021, Damian. Souvenez-vous…
Damian : Oui, c’était
Vitali : quand les actions du secteur des logiciels ont fait l’objet d’une OPA. Tout le monde rêvait. On avait des flocons de neige qui tombaient sur le monde [INAUDIBLE].
Jose : Ce que vous voulez dire avec cette analogie, c’est que l’IA actuelle, l’IA générique, est l’application d’une infrastructure existante qui a été mise en place. Et même si les gens la considèrent comme une nouveauté, il s’agit en fait d’une phase de maturation.
Vitali : Ou le début d’un âge d’or. Tout comme les applications de médias sociaux de Facebook et les applications de productivité de Google…
Jose : À cause de la fibre.
Vitali : Elles ont été l’âge d’or de l’Internet en 1999, mais elles ne sont apparues qu’après que l’iPhone l’ait permis en 2007, 2008. C’est pourquoi je pense que l’analogie avec l’iPhone est parfaite. Et je dirais que nous sommes au début d’un âge d’or, et que les gens qui s’attendent à une frénésie risquent d’être déçus. Nous devons donc être très prudents.
Jose : Oui. Parce que la qualité est… la technologie non rentable qui a explosé en 2021 a évolué. La technologie de qualité est…
Vitali : La technologie de qualité a retrouvé son niveau le plus élevé.
Damian : La façon dont je vois les choses, c’est que nous sommes actuellement dans une période, spécifique à l’IA, où les marchands d’armes, les NVIDIA, les Broadcom, aident à armer ces entreprises, ces fournisseurs à très grande échelle, et à développer leurs capacités. Et pour moi, l’âge d’or, c’est vraiment quand l’entreprise de consommation utilise intelligemment l’IA pour créer de meilleurs coûts d’acquisition des clients, pour créer des marges plus élevées.
Comment notre banque peut-elle augmenter sa productivité en utilisant l’IA pour aider… et je pense que c’est…
Jose : Est-ce que c’est la prochaine étape? Quand passe-t-on de l’IA ou du CapEx à la monétisation de l’IA ou aux cas d’utilisation?
Damian : Je pense que nous y sommes…
Jose : Où
Damian : ça se passe en ce moment.
Jose : Nous sommes donc dans une phase de transition où les cas d’utilisation vont progressivement…
Damian : Eh bien… et Vitali peut en parler. Mais je pensais plus à… Meta, Facebook. Meta a réussi à faire que l’IA fasse des recommandations et des placements publicitaires, et indique le moment et la façon dont les publicités sont gérées… tout ça est piloté par l’IA maintenant. Donc je ne sais pas si vous voulez parler de… on voit déjà des cas d’utilisation pour des entreprises massives existantes qui monétisent leurs dépenses d’IA en temps réel et qui voient des retours sur investissement.
Vitali : Je pense que Damian a tout compris. Je vais revenir à Microsoft parce que, disons-le comme ça. Tout ça est très positif pour les marges.
Jose : C’est exact.
Vitali : Et la raison pour laquelle c’est positif pour les marges, c’est ce dont nous avons discuté, ce seront de bons développements pour libérer la créativité de vos employés, pour les former à des tâches différentes qui créent plus de valeur pour votre entreprise. Et en fin de compte, vous aurez une base de coûts plus faible.
Et si je parle de l’exemple de Microsoft, c’est parce qu’à l’heure actuelle, avec beaucoup de discussions sur l’IA que je trouve déplacées, il y a beaucoup de scepticisme et presque de l’animosité à l’égard de cette technologie. C’est ce que l’on entend avec Apple , les gens disent que l’Apple Intelligence n’est pas bonne.
Jose : C’est le retour des réfractaires au changement?
Vitali : Eh bien, ils reçoivent beaucoup… je ne défends pas ou ne dis pas…
Jose : Non, c’est juste… ce sont des personnes qui…
Vitali : Je sais, oui. sont justes…
Jose : contre le changement…
Vitali : Non, mais je pense qu’il y a une certaine justification, parce qu’Apple n’a pas été à l’avant-garde de certaines de ces nouvelles technologies. Mais ne nous perdons pas là-dedans. Tout ce que je dis, c’est que la question de savoir si Apple Intelligence est prête pour le grand public en novembre 2024 ou pour le grand public en mai 2025 n’est pas du tout pertinente. Et on ne devrait vraiment pas se perdre dans ces détails de quelques mois de différence.
Dans le cas de Microsoft, là où j’ai commencé… Copilot. Microsoft Copilot est une version très réussie pour les codeurs [INAUDIBLE].
Jose : Pour GitHub, c’est ça? Oui.
Vitali : Mais il existe un outil de productivité qui s’intègre à Microsoft Office et qui peut vous suggérer comment écrire un courriel, le personnaliser, remplir automatiquement et de manière complexe certaines cellules dans Excel, formater vos présentations… Ça génère beaucoup de haine à l’heure actuelle. On a vu de grandes entreprises l’adopter. D’autres se disent que Ça ne leur fait pas gagner quatre heures par semaine, mais juste 15 minutes. Et donc qu’elles détestent cette technologie.
Et je pense qu’il s’agit d’une vision myope parce que ces outils ne sont pas finis. Ils n’ont pas été livrés dans leur version finale…
Jose : D’une certaine manière, ils sont pires que jamais.
Vitali : C’est une très bonne façon de le dire… et leur coût. Le travailleur intellectuel moyen aux États-Unis, c’est 5 000 dollars de salaire… je ne parle même pas des avantages sociaux et de tout le reste. Mais Microsoft Copilot, le prix catalogue est de 30 dollars par mois. Donc, pour moi, sur les 6 billions de travailleurs du savoir aux États-Unis, le marché adressable dont nous parlons est énorme. Pour une entreprise, le fait d’obtenir ne serait-ce que 1 % de la probabilité valide déjà le prix de ces outils, même dans leur version initiale, « la pire qu’elle aura jamais été ».
Jose : Oui. Non, c’est fascinant. Et oui, ces grands changements technologiques, lorsqu’ils se produisent, si vous…
Damian : Il est difficile de voir la forêt à cause des arbres. Vitali a dit quelque chose qui… Vitali dit beaucoup de choses qui me font réagir. Mais il a dit quelque chose qui…
Vitali : Ça fait longtemps que je n’ai pas entendu ce mot.
Damian : Il a dit quelque chose sur les marges et sur le fait que ça va augmenter les marges. Et ça nous ramène à ce que vous disiez, Jose, à propos de l’évaluation. Lorsque l’on pense à l’évaluation, on ne pense pas seulement à la valeur traditionnelle. Nous pensons à la génération de flux de trésorerie. Un élément de la génération de flux de trésorerie est la capacité à augmenter les marges.
Et les gens, je veux dire, le marché est sceptique quant à l’expansion des marges du marché américain depuis maintenant deux décennies et demie.
Jose : La tendance est à la hausse.
Damian : Les gens utilisent une moyenne, un multiple d’évaluation moyen, même si les marges sont deux fois et demie supérieures à ce qu’elles étaient dans les années 80. Il s’agit simplement d’un marché plus rentable, avec des marges plus élevées. Et je ne parle même pas du meilleur potentiel. Je pense simplement au scénario normatif dans lequel l’IA permet aux entreprises d’être plus productives et d’améliorer leurs marges. Ça devrait se traduire par une génération de flux de trésorerie disponible plus importante, ce qui devrait justifier une valorisation plus élevée. Désolé, Vitali. Je sais. Mais j’adore la façon dont tout ça est présenté.
Vitali : Non, c’est logique.
Jose : C’est une excellente façon de conclure ce segment. Parce que ça fait deux ans. Nous pouvons nous sentir un peu surexposés à cette idée. Nous l’avons beaucoup entendue. Ça nous ennuie peut-être un peu. Mais c’est réel. C’est tout à fait tangible , et ça va façonner la façon dont…
Damian : Eh bien, oui. Mon… ce n’est pas un conseil… mais tous ceux qui écoutent devraient probablement commencer… peut-être à utiliser ChatGPT pour la recherche pour l’utilisation [INAUDIBLE], comme [INAUDIBLE]. Vous avez un compte WhatsApp, vous utilisez l’IA Meta gratuitement, ou téléchargez le nuage [INAUDIBLE] ou l’autre moteur de recherche. À qui est-ce que je pense? Perplexity, perplexity.ai. Et c’est un cas d’utilisation, n’est-ce pas?
Jose : Il faut que tout le monde s’y habitue, parce que ça va arriver. Et s’il s’agit d’un outil, il est dans votre intérêt de vous familiariser avec et de l’utiliser. C’est une bonne transition. Nous sommes en période de Noël. C’est la saison des achats. Je ne vous demande pas ce que vous allez acheter.
Quelles sont vos attentes… que pensez-vous des consommateurs pour l’année prochaine? Quelle a été la tendance de cette année… en matière de consommateurs, de leur santé, où ils en sont… ont-ils retrouvé une humeur optimiste aux États-Unis et, par association, au Canada? Et qu’est-ce qui nous attend l’année prochaine? Nous sommes dans la période des fêtes de fin d’année. Cette bonne humeur va-t-elle perdurer?
Damian : Oui. Je pense que la consommation reste variable. Ce que j’entends par variable, c’est que le consommateur à revenu médian ou élevé va bien. Il s’en est toujours bien sorti. Il continue à prendre de grandes vacances, à consommer des produits de luxe. Je pense que le consommateur à revenu faible ou moyen est confronté à des difficultés. Mais si l’on regarde des enquêtes de l’Université du Michigan ou des conférences et autres, et que l’on stratifie les données, on constate même des améliorations à ce niveau. Les gens se sentent mieux.
On filme cette table ronde un jeudi. Les demandes initiales d’allocations chômage sont publiées aujourd’hui. Elles sont de 213 000 : il faut remonter à 5 décennies pour trouver un chiffre aussi bas. Donc la consommation, je pense que les gens… et je ne suis pas sûr… les gens se sentent plus mal que la situation ne le justifie.
Jose : C’est le cas, oui.
Damian : Et peut-être que c’est l’élection. Peut-être que c’est l’incertitude. Peut-être que c’est… le [INAUDIBLE] qui dit que nous sommes au bord de l’anéantissement nucléaire. Mais je pense que ça aussi est en train de s’apaiser. Et à l’approche des fêtes de fin d’année, je suis optimiste quant à la consommation. Mais je voudrais que Vitali présente notre équipe de recherche sur ce sujet.
Les dollars de consommation, la façon dont ils sont dépensés dans les entreprises dans lesquelles nous investissons, changent, tout comme les modèles d’entreprise. Hier, le rapport de Target a été publié, l’entreprise est dans le collimateur. C’est…
Jose : Dans le collimateur avec une terrible performance.
Damian : Oui, c’est vrai. Je pense que c’est plus intéressant, la façon dont les dollars de consommation… qui augmentent et que les gens vont dépenser, vont être…
Jose : Mais leur destination change.
Damian : Oui, mais où… quels cadeaux, ce qu’on achète pour les fêtes… je pense que c’est très unique et différent. Et c’est peut-être ce sur quoi nous nous concentrons.
Vitali : Et c’est intéressant parce qu’il y a ce que les consommateurs veulent, le changement dans les préférences des consommateurs, la capacité des consommateurs à se l’offrir. Mais qu’en est-il des entreprises? Et je pense que c’est… Damian l’a très bien expliqué avec Target. Parce que les résultats de Target sont terribles, n’est-ce pas? Pourtant, on regarde les performances d’Amazon cette année dans la vente au détail. On regarde les performances de Walmart, et celles de Costco. Et les chiffres sont très différents.
Damian : Oui. Et à ce sujet, si on donne des chiffres, donc toutes ces enseignes… Target, Costco, Walmart, Amazon… sont des agrégateurs. Elles vendent des produits fabriqués par d’autres. Les ventes de Target hier, c’est 0,3 % de ventes à magasins comparables, 0,3 ou 0,8. D’ailleurs, pour ceux qui participent à l’appel, les ventes à magasins comparables sont les ventes de votre base de magasins existants, la croissance de vos ventes. Les ventes de Target sont restées stables, inférieures à l’inflation. L’inflation est de 5 % ou de 3 % . Target ne progresse donc pas avec l’inflation par rapport aux autres entreprises.
Vitali : Et ce que nous faisons en tant qu’analystes… nous nous concentrons, bien sûr, sur la demande du consommateur. Mais du côté de l’offre de l’entreprise, nous sommes dans un monde où ces agrégateurs de colonnes, monopolistes de colonnes dans une certaine mesure, mais les grands acteurs… ont une portée et un capital énormes et une puissance de données qu’ils exploitent. Walmart est en train de se faire connaître pour ça…
Jose : De cette société de données effectivement, oui.
Vitali : qu’ils commencent, s’ils s’exécutent correctement, ce que nous surveillons. Quelle est la stratégie? Comment se déroule l’exécution de cette stratégie? Mais si c’est bien fait, ce sont les grandes puissances… pas seulement de la technologie, mais les grandes puissances de toutes les industries… qui peuvent en récolter les fruits. Sur ces trois entreprises cette année… nos analystes ont fait un très bon travail. Je pense que le chiffre qu’il nous a indiqué, c’était Julian, est que 2/3 des dollars supplémentaires des consommateurs vont dans les coffres de ces trois entreprises, contre 20 ou 30 % les années précédentes.
Les clients sont à la recherche de bonnes affaires. Mais il y a aussi le côté de l’offre où la proposition de valeur qu’Amazon a été en mesure d’apporter avec Prime et la livraison le lendemain, les nouveaux abonnements de Walmart, le ramassage en magasin, ce qu’ils ont fait avec leurs prix, Costco… et même, vous le voyez ici au Canada, regardez Loblaws, une entreprise qui a une si bonne exécution. Et ils se sont redressés, un peu comme Dollarama. On voit maintenant des Dollaramas partout, qui profitent, du besoin des consommateurs de trouver des produits abordables.
Mais Loblaws… vous l’avez peut-être remarqué au centre-ville… a fait surgir des magasins « sobres » un peu partout.
Jose : J’en ai un maintenant en face de mon appartement.
Vitali : Et ça montre la réussite de la stratégie et de l’exécution de l’entreprise, d’une empreinte plus faible, qui va identifier ce que les consommateurs veulent, ce qui est nécessaire sur le marché, et qui s’exécute très bien dans ce sens.
Damian : Je pense que ce qui a changé… et je suis sur les marchés depuis… ça va faire 20, 23 ans et…
Jose : Vous avez presque atteint votre jubilé d’argent maintenant…
Damian : Oui, je sais. Je suis très…
Jose : quelques années de plus. Oui.
Damian : Ce qui a changé, les gens avaient l’habitude de… le retour à la moyenne fonctionnait. Et maintenant, ce qui se passe… et Vitali parle de modèles d’entreprise et de consommateurs qui se taillent la part du lion des nouveaux dollars de consommation. C’est le concept de « domination des gagnants ».
Et ça met les gens mal à l’aise. Les gens se disent, oh non, cette entreprise a vraiment bien réussi, et elle a pris tellement d’importance. Elle ne peut pas continuer. Et puis on regarde Amazon et on se dit : OK. Au début, les ventes au détail représentaient environ 4 % des ventes totales. Et maintenant, on est à 11 ou 12… et ils peuvent aller jusqu’à… Je ne sais pas. Quelle est la limite supérieure? Au Royaume-Uni, on est à plus de 20. La population y est plus dense.
Mais le fait est que les gens se sentent mal à l’aise. Et c’est là que je pense que la diligence raisonnable fondamentale et la réflexion sur la façon dont ces entreprises peuvent se développer et sur la concurrence, ainsi que sur le TAM, le marché adressable, sont très importantes.
Jose : Donc, pour ce qui est de l’avenir, nous vivons une période intéressante pour les consommateurs. Il y a cinq ans, il n’y avait pas d’inflation. Il n’y avait pas de COVID. La vie était différente. Mais cinq ans plus tard, il y a une spirale inflationniste que les gens n’ont jamais vue… La COVID, évidemment.
Comment les consommateurs ont-ils changé? Vont-ils revenir à 2019 ou les habitudes des gens ont-elles été modifiées de manière permanente? Et l’important pour nous est d’identifier comment les habitudes ont changé… quel est votre point de vue?
Vitali : Eh bien, je pense que… Je ne veux pas… et Damian est l’ancien analyste des consommateurs. Mais je ne veux pas surestimer le changement permanent qui s’est produit chez les êtres humains et les consommateurs. Nous avons tendance à répéter , du moins à faire rimer, le passé.
Jose : La rime, OK.
Vitali : Mais je ne pense pas que l’on puisse dire qu’il n’y a pas eu de changement permanent. Ce que je dirais, c’est que même si, pour l’essentiel, on a observé que l’inflation était vaincue, il y a une chose qui, à mon avis, a besoin de temps pour s’estomper, c’est la perception que le niveau de prix des choses est très différent. L’abordabilité a diminué.
Jose : OK, pouvez-vous élaborer?
Vitali : Eh bien, si votre maison a augmenté ou si le coût de l’argent a augmenté de 100 %, votre maison ou si vous ne possédez pas de maison, une maison a augmenté de 20 %. Les produits d’épicerie ont augmenté de 40 % au cours des quatre dernières années. Les médias peuvent vous dire à longueur de journée que l’inflation est revenue à 0… Vous pouvez entendre ça à longueur de journée.
Jose : Mais dans votre esprit…
Vitali : Mais le fait est que votre abordabilité est réduite par rapport à ce que vous pensiez qu’elle était il y a cinq ans. Et ça s’arrange tout seul grâce à la croissance économique. On pourrait penser que, dans cet environnement, les taux baissent. L’activité économique reprend. Les salaires devraient augmenter. Ils continuent à le faire, légèrement supérieurs à la fourchette de la dernière décennie.
Je tiens à préciser que je pense qu’il n’y a pas eu de changement structurel, mais je pense qu’il faut un certain temps pour que l’état d’esprit se dégèle. Parce qu’il est endommagé. Il y a eu des dégâts. Il y a des cicatrices. Et ce n’est pas une baisse rapide des taux d’intérêt qui va résoudre ce problème.
Et je pense que la deuxième chose, c’est ce que Damian a dit, je le répète. Vous avez ces agrégateurs technologiques massifs qui ne cessent de s’améliorer Airbnb, Booking, Expedia, dans une moindre mesure, les grandes sociétés technologiques, les hôtels, Uber. Partout où vous allez, leur capacité à vous fournir des données alimentées par l’IA, quelles que soient les connaissances, leur capacité à vous connaître, à utiliser vos données pour vous servir un produit, c’est du jamais vu. C’est pourquoi Damian a dit qu’il n’y avait pas de retour à la normale.
Nous devons donc être intelligents. Nous devons déterminer en quoi le consommateur est le même et en quoi il est différent. On doit déterminer quelles plateformes sont de bonnes actions, pour parler franchement.
Damian : Peut-être que l’angle de la consommation lié à l’inflation est corrosif. Je ne me souviens plus de quel chef de la Réserve fédérale a dit, que le travail est bien fait quand les consommateurs ne parlent pas d’inflation. La Réserve fédérale fait bien son travail lorsque personne ne parle d’inflation. Parce que l’inflation est, d’ailleurs… en moyenne, ils visent 2 %. On ne peut pas avoir une inflation nulle parce qu’on risque…
Jose : Il n’y a pas de croissance dans ce cas là.
Damian : que vous risquez. Pour l’instant, il y a des cicatrices, comme le dit Vitali, ou une mémoire musculaire. Oh mon dieu, l’inflation. Un bon moyen de mesurer ça est de regarder la croissance des salaires, moins l’inflation. Au cours des trois dernières années, elle a été négative. Ce ratio, ce que je veux dire par là, c’est que l’inflation augmentait plus vite que vos revenus. Ainsi, lorsque les gens disent qu’ils se sentaient pauvres, c’est un fait. Ils étaient plus pauvres.
Pendant la grande partie de cette année, la croissance des salaires a dépassé l’inflation. Mais vous n’avez pas comblé le manque à gagner. Les gens se disent alors : Oh mon Dieu! Le prix des œufs a augmenté. Et, maintenant, il n’augmente plus.
Jose : Mais c’est toujours nominalement…
Damian : Il est encore nominalement supérieur à ce qu’il était avant la pandémie. Je pense donc qu’il faut que les gens s’y habituent, et ça prendra du temps. Voilà ce que je pense de l’inflation. L’inflation va dans la bonne direction. Mais il faut du temps pour que les gens sentent qu’ils ne sont plus… ils ont encore les cicatrices de l’inflation accrue d’il y a quelques années.
En ce qui concerne la consommation et ce que les gens recherchent, les gens recherchent, à mon avis, deux choses. Ils recherchent la commodité et l’individualité… la commodité sous la forme de…
Jose : La personalisation et la commodité.
Damian : La commodité, la personnalisation et la commodité. Par exemple, Amazon, les Fernandes sont membres d’Amazon Prime. Je me demande de combien Amazon peut augmenter mon adhésion à Prime, et quelle est la limite à laquelle je vais dire non? C’est, je ne devrais pas le dire à Jeff, mais c’est probablement 50 % plus élevé. Je n’en ai aucune idée.
Jose : Oui. On n’y pense pas vraiment…
Damian : Parce que c’est tellement plus pratique, d’avoir accès… et d’ailleurs, j’ai Prime Video gratuitement… et j’ai toutes ces autres options. Je pense donc qu’il y a un aspect pratique qui est très précieux. Mais il y a aussi la personnalisation. Et ce que nous constatons dans les marques que nous apprécions, c’est qu’elles ont été capables de fournir… le surplus de consommation (le terme économique), de la valeur à leur consommateur. Et c’est vraiment unique.
Jose : Non, c’est intéressant, oui. Les GPL, les habitudes alimentaires, beaucoup de choses changent dans la consommation.
Vitali : Les ruptures technologiques.
Jose : Les ruptures technologiques. Pour les sélectionneurs d’actions, c’est probablement l’un des meilleurs environnements pour opérer. Parce qu’il y a de la dispersion. Il y a du changement. Il y a des turbulences dans des industries qui sont en train d’être transformées.
Vitali : Les sélectionneurs d’actions avec un processus…
Jose : Avec un processus, oui.
Vitali : ce qui le rend bon parce que… et il y a aussi des troupeaux, des troupeaux de spéculateurs et d’« investisseurs », entre guillemets, qui font basculer les titres bien au-delà de leur valeur intrinsèque et donc l’importance du processus.
Jose : Très bien. Je pense que c’est une discussion fantastique. Et pour conclure, j’ai dit que je ne vous le demanderais pas, mais qu’y a-t-il sur votre liste d’achats de Noël, pour vous? Oui. Qu’est-ce qui est à l’ordre du jour? De quoi rêvez-vous, Vitali?
Vitali : Je rêve d’un cadeau à offrir à ma femme qui la rendrait heureuse.
Damian : J’allais justement…
Vitali : Je ne pense pas du tout à moi.
Damian : On se demande quoi offrir à sa famille pour qu’elle ne soit pas déçue le jour de Noël. Ouais, je ne vois pas de gadgets vraiment cool qui…
Vitali : Je compte encore sur votre générosité parce que… non. Non, parce que mon aîné, je pense que 90 % des vêtements qu’il porte sont des vêtements que les garçons de Damian ont portés. Donc à chaque fois qu’il les porte, [? Gabe?] est écrit dessus. Ma femme me demande : « Où est-ce qu’on a récupéré ça? ». Et je lui réponds que c’est au fils de Damian. J’espère donc que vous continuerez à faire preuve de générosité.
Damian : Oui. Nous…
Jose : Sur ce, nous vous souhaitons à tous de bonnes fêtes de fin d’année. Joyeux Noël à tous. L’année a été fantastique pour les marchés et pour nombre de nos stratégies. Et nous avons une équipe fantastique qui continue de tout faire pour être performante et répondre aux attentes. Je vous remercie donc, messieurs.
Damian : C’est toujours un plaisir de discuter avec vous.
Vitali : Merci.
Damian : Merci, Jose.
Jose : Parfait.
PRÉSENTATEUR : Merci d’avoir écouté le balado Une vaste expérience. Si vous avez aimé cet épisode, suivez-nous sur votre plateforme de balado préférée et partagez-le avec vos amis et collègues qui aiment rester informés. Un grand merci à notre équipe en coulisses : Marko Vidovic pour la production du podcast, Bianca Sampson pour la conversation en ligne, George Subotic pour s’assurer que le podcast vous parvienne, et Anna Bita pour la rédaction du texte qui rassemble le tout. À la prochaine fois.
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